Après que ma fille, Kait, est décédée en 2018, j’étais convaincue que je n’allais plus chanter.  Je me sentais comme si j’avais perdu l’esprit de la musique.  Je n’avais plus le coeur à chanter.

Je crois que c’est pour une bonne raison qu’on dit: «il ne faut jamais dire jamais ».

J’ai reçu un appel à la fin du mois de mars d’un réalisateur bien connu à l’Île-du-Prince-Édouard dans la région acadienne pour ses soupers-spectacles et ses concerts.

Il m’a appris qu’il voulait réaliser un spectacle hommage à ma tante Angèle Arsenault, qui était une artiste renommée dans la francophonie, dans les maritimes, au Québec, à travers le Canada et partout dans le monde.

Je lui ai dit que je ne chantais plus, mais au fur et à mesure de notre conversation, j’ai compris que je devais absolument participer à ce spectacle.

Vous voyez, Angèle était mon idole et si je suis devenue artiste, c’est en grande partie à cause d’elle.  J’ai réalisé que ce serait une bonne manière de lui rendre hommage et que ça pourrait être ma chanson d’amour et de remerciement.

Alors depuis la fin du mois de mars, je continue à nettoyer les coins  empoussiérés de la région musicale de mon cerveau.  Et je dois mentionner que pendant ma carrière de plus de 30 ans, j’ai surtout chanté en anglais.  Pour ce spectacle, je dois mémoriser 17 chansons… en FRANÇAIS!

Oui, oui mes amis!  

Je suis contente de connaître au moins toutes les mélodies et je connais quelques paroles de plusieurs des chansons d’Angèle, que j’ai entendues durant toute ma jeunesse.

Mais je suis en train de prendre conscience que ces chansons «simples» ne sont pas si simple… Plusieurs sont des virelangues et les paroles passent très rapidement.  Ça ne serait pas utile d’avoir devant moi les paroles durant le spectacle, car elles passeraient si vite que je n’aurais pas le temps de les lire!

Après avoir passé cinq ans dans la noirceur du deuil, je retourne à la lumière et je commence tranquillement à faire des petits pas.  On entend souvent dire que nous devons «tourner la page».  Avec la perte d’un enfant, on ne peut jamais tourner la page. Mais, avec le temps, on peut aller de l’avant.  Je ne pourrai jamais laisser Kait en arrière.  Nous avançons ensemble, d’une nouvelle façon.

Plusieurs personnes ont essayé de m’aider en me disant: «Kait veut que tu sois heureuse et que tu recommences ta vie». Mais je n’étais pas prête à entendre ce message ni à penser de cette façon.

C’est drôle, quand on décide de reprendre sa vie et d’aller de l’avant, la vie déclare: «Elle est de retour!». Et immédiatement, elle nous offre de nouvelles occasions pour qu’on saute à pieds joints dans l’action!

Le spectacle intitulé, «Y’a une étoile» aura lieu à Mont Carmel (Île-du-Prince-Édouard) du 8 au 12 août 2023.

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